C’est sur un banc public parisien que j’ai eu le plaisir de lire « la Boucherie » (encore un grand merci à Wandrille pour cette découverte), l’une des premières BD de Bastien Vivès qui est sortie aux éditions Vraoum en 2008. Un titre assez révélateur, qui n’annonce rien de très joyeux!
Dès les premières pages, on sent bien que l’auteur ne va pas nous conter une histoire d’amour toute rose avec une happy end. Bastien Vivès nous embarque donc pour commencer dans une salle de bain, on y voit un couple qui se brosse les dents tranquillement avec des regards complices… mais la jeune fille s’éloigne de la pièce petit à petit sous le regard de son partenaire qui se retrouve ainsi abandonné dans cette salle, tout seul. A partir de là, Bastien Vivès va nous compter, sous forme de flash back, l’évolution de ce jeune couple qui vit des bons moments comme des mauvais…
« La boucherie » est une magnifique BD qui nous met face à la douleur qui se forment à partir de deux êtres qui essaient tant bien que mal de se construire. C’est à travers les dessins envoutants et dynamiques de l’auteur, réalisés aux crayons de couleurs, que l’on suit cette relation amoureuse dans laquelle il est assez facile de s’identifier ce qui rend l’histoire extrêmement touchante et émouvante. Les traits et les couleurs donnent une intensité et une spontanéité à l’histoire, comme si on avait à faire aux pensées du couple. Les dessins sont des images un peu flou tels des souvenirs qu’on peut avoir. C’est la première œuvre de cet auteur que je lis, après avoir entendu son nom un peu partout, et je suis conquise! Son coup de crayon nous entraîne dans la vie de ces êtres anonymes qui s’attachent et se détachent. Une merveille!